Ton ventre ne retrouve pas son aspect d’avant la grossesse malgré tes efforts ? Tu ressens une faiblesse au niveau de la ceinture abdominale ? Ça pourrait être un diastasis abdominal.
C’est exactement ce qu’on va voir ensemble.
Tu as un diastasis ou pas : le test rapide
Le diastasis, c’est une séparation des grands droits abdominaux au niveau de la ligne blanche. Concrètement, tes abdos s’écartent et créent un espace anormal qui peut aller de quelques millimètres à plusieurs centimètres. Cette condition touche principalement les femmes après l’accouchement, mais les hommes peuvent aussi être concernés (surpoids, efforts physiques inadaptés).
Pour savoir si tu as un diastasis, allonge-toi sur le dos, genoux fléchis, pieds à plat. Place deux ou trois doigts juste au-dessus de ton nombril. Soulève légèrement la tête et les épaules comme si tu faisais un crunch abdominal. Si tes doigts s’enfoncent et que tu sens un écart entre les deux bandes musculaires, c’est probablement un diastasis. Teste à trois endroits : au-dessus du nombril, au niveau du nombril, et en dessous.
Un écart de plus de deux doigts est généralement considéré comme significatif. Mais attention, la profondeur compte autant que la largeur. Un écart peu profond avec une bonne tension de la ligne blanche peut être moins problématique qu’un écart modéré mais très profond.

Les signes qui ne trompent pas
Au-delà du test manuel, ton corps t’envoie des signaux. Tu remarques un bombement abdominal quand tu te lèves du lit ou quand tu fais des efforts ? C’est un signe classique. Ce renflement peut apparaître au milieu de ton ventre, créant une sorte de crête visible qui se forme lors des contractions abdominales.
Les douleurs lombaires persistantes sont aussi un indicateur fréquent. Pourquoi ? Parce que tes abdominaux affaiblis ne peuvent plus assurer correctement leur rôle de soutien pour ta colonne vertébrale. Résultat : ton dos compense et trinque. Tu peux également ressentir une sensation de faiblesse du tronc, des difficultés à maintenir une bonne posture, ou même des problèmes digestifs (ballonnements, constipation).
Certaines femmes rapportent aussi des fuites urinaires à l’effort ou une sensation de lourdeur pelvienne. Tout est lié : ton plancher pelvien et tes abdominaux travaillent en synergie. Quand l’un flanche, l’autre en pâtit.
Pourquoi le diastasis arrive ?
La grossesse est la cause numéro un du diastasis. L’utérus qui grossit exerce une pression constante sur ta paroi abdominale pendant neuf mois. Les hormones de grossesse (relaxine notamment) assouplissent tes tissus conjonctifs pour préparer l’accouchement, mais ça fragilise aussi ta ligne blanche.
D’autres facteurs augmentent le risque : grossesses multiples, bébé de gros poids, grossesses rapprochées, ou prédisposition génétique (tissu conjonctif naturellement plus souple). Chez les hommes, le surpoids abdominal et les exercices mal exécutés (abdos classiques à outrance sans renforcement profond) sont les principaux coupables.
Ce que tu ne dois pas faire si tu as un diastasis
Oublie les crunchs traditionnels, les sit-ups et tous les exercices qui créent une pression vers l’extérieur sur ta ligne blanche. Ces mouvements aggravent la séparation au lieu de la corriger. Évite aussi les planches classiques si ton diastasis est important – elles peuvent créer trop de tension sur une zone affaiblie.
Les charges lourdes en salle de sport ? Mets-les de côté temporairement. Soulever des poids sans stabilité abdominale correcte augmente la pression intra-abdominale et peut empirer la situation. Même chose pour le port de charges au quotidien : attention à comment tu soulèves ton enfant ou tes courses.
Voici ce qu’il faut absolument éviter tant que ton diastasis n’est pas résorbé :
- Les abdominaux en flexion (crunchs, sit-ups) qui poussent le ventre vers l’extérieur
- Les exercices de rotation violents du tronc sans contrôle du transverse
- Les planches maintenues trop longtemps ou avec une technique défaillante
- Le port de charges lourdes sans engagement correct de la sangle abdominale
- Les impacts répétés comme le running ou les jumping jacks sans rééducation préalable
La récupération intelligente avec les bons pros
Si tu confirmes un diastasis significatif, consulte un kiné spécialisé en périnatalité ou un ostéo formé à cette problématique. Ces pros peuvent évaluer précisément l’état de ta ligne blanche, sa tension, et te proposer un protocole adapté. Un bon praticien ne se contente pas de mesurer l’écart : il teste la fonctionnalité de ton abdomen.
La rééducation passe par le renforcement du transverse et des muscles profonds. Le transverse, c’est ton corset naturel. Quand il se contracte correctement, il rapproche les grands droits et crée une tension protectrice. Les exercices de respiration hypopressive, la méthode de Gasquet, ou encore les techniques de Pilates adapté sont tes alliés.
Le plancher pelvien doit aussi être rééduqué en parallèle. Trop de femmes négligent cette partie, alors que périnée et abdos forment un système. Un kiné peut te guider avec des exercices progressifs, du biofeedback, voire de l’électrostimulation si nécessaire.
La patience est ton meilleur atout. Un diastasis ne se résorbe pas en deux semaines. Compte plusieurs mois de travail régulier, intelligent et progressif. Les résultats viendront si tu respectes le processus.
Prévenir vaut mieux que guérir
Si tu es enceinte ou que tu planifies une grossesse, tu peux réduire tes risques. Renforce ton transverse abdominal avant la conception avec des exercices de gainage doux et de respiration. Pendant la grossesse, continue à bouger intelligemment : évite les efforts en apnée, privilégie les postures qui respectent ton alignement.
Contrôle ta prise de poids pendant la grossesse (dans les limites recommandées par ton médecin). Un poids excessif augmente la pression abdominale. Côté alimentation, privilégie les protéines pour la qualité tissulaire et les omégas-3 pour réduire l’inflammation.
Après l’accouchement, ne te précipite pas sur les abdos. Laisse à ton corps le temps de récupérer. Les six premières semaines sont cruciales : concentre-toi sur la respiration, la reconnexion avec ton plancher pelvien, et les mouvements doux. Le sport intense peut attendre.

